I. L'historique.

I. L'Historique.


1) Son origine.

Il existe beaucoup de théories sur son origine, certains disent qu'elle apparaît durant le IXe siècle pendant le moyen-age, un siècle environ après l'invention de la manivelle qui fut elle même inventé pour les chantiers de grands édifices comme les châteaux, les murailles, mais aussi les églises. Cette théorie n'est pas soutenue par tous les historiens car il est impossible de prouver ces faits.





En tout les cas, nous sommes sur que la vielle à roue est la descendante directe de l'Organistrum. On retrouve les première traces de cet instrument vers le XIIe siècle, dans un texte rédigé dans une abbaye bénédictine en Bavière et sur les frontons de cathédrales espagnoles comme celle de Saint Jacques de Compostelle notamment. Il fait partie des instruments à cordes frottées et est le premier sur lequel un clavier est appliqué. Même si l'origine des cordes frottées nous vient de l'Orient, cet instrument est né en Europe. Il n'y a pas eu d'importation de celui-ci comme on pourrait le penser car les instruments qui s'en rapprochent le lus sont nés après l'organistrum.

 
Sa manipulation est particulière, puisqu'elle nécessite la présence de deux personnes. L'une tournant la manivelle, actionnant la roue affin de définir le rythme, et l'autre poussant ou tirant les touches, composant ainsi la mélodie. A l'époque on utilisait essentiellement l'organistrum dans l'interprétation de musiques sacrées et en accompagnement de chants religieux.






 
2) L'évolution qu'elle subit au cour du temps.

C'est au XIIIe siècle que l'Orgnistrum va prendre un tournant capital. La recherche pour le confort des joueurs pousse l'instrument dans une grande évolution. Sa taille est réduite ce qui ne nécessite pour sa manipulation plus qu'une seule personne, le clavier est aussi modifié pour que désormais l'on pousse les touches vers soi uniquement.

Cette évolution transforme totalement l'instrument et n'est plus appelé organistrum mais symphonia, avec toutes ces modification il devient un instrument à part entière. La symphonia sert surtout à l'interprétation de musique que l'on qualifie de savantes.








Vers la fin du XIIIe siècle l'orgue se répand énormément, il est utilisé de plus en plus pour accompagner les chants religieux et détrône la symphonia. Du fait de l'extension de son répertoire la symphonia devient profane, les musiques jouées avec son souvent dansées et commence à lui donner une image néfaste. La classe populaire lui apporte des modifications techniques, l'améliorant ainsi pour leurs usages. Après avoir subit tous ces changements aussi bien d'ordres techniques que social, elle fut récupérée par les bandits et les truands à la fin du siècle puis qu'ils étaient en attente et en recherche d'un instrument qui pouvait faire peur à la bourgeoisie.



Lorsque le XIVe siècle commence, la symphonia voit un nouveau jour avec des évolutions majeures comme: l'apparition du chien sur un bourdon qui est l'un des points cruciaux de la rythmique et de la sonorité des vielles que l'on connait aujourd'hui. Le nombre de cordes augmente également pour passer à cinq voir six, (deux cordes mélodiques, une corde rythmique, deux à trois bourdons).




Avec tous ces changements l'instrument change de nom, mais ne devient pas un nouvel instrument pour autant, appelée chiffonie, elle est
une variante de la symphonia. C'est une période charnière pour la
chiffonie. Ces modifications lui on permis de se faire ré-apprécier de la cour, et les différents modèles lui ouvrent toutes les portes, que ce soit
dans les églises, à la cour des Rois que chez les bandits. Durant plusieurs siècles elle continuera à passer de classe social et profitera à tous. En ce
qui concerne sa forme, elle fut modifié, car la cour aimait les jolies
choses, donc elle passa du rectangulaire à l'ovale trilobée comme sur les représentations de vielleux du peintre français De La Tour comme celles
ci.



Ce n'est qu'aux début du XVIIIe siècle que l'on commence à communément appeler cet instrument une vielle à roue. C'est un luthier de Versailles, dénommé Bâton l'Ancien, qui a installé un mécanisme de chiffonie sur le corps d'une guitare vers 1716, et c'est lui même, qui a installé la même chose sur un corps de luth vers 1720. C'est à partir de cette époque que l'on peut véritablement parler de vielle à roue.


La vielle à roue entre partout avec ses nouvelles formes, elle plait à énormément de gens et devient un énorme effet de mode. Vivant dans une époque Baroque, est né un grand raffinement autour de sa décoration. Les chevillers se trouvent ornés de magnifiques têtes sculptées qui ont étaient inspirées directement des manches et volutes de violes, qui elles avaient déjà fait leurs preuves auprès des grandes cours. Les tables d'harmonies, les couvercles de clavier, et les cordiers sont recouverts de marqueteries, les incrustations d'ivoire se multiplient, et encore beaucoup d'autres décorations.



La noblesse attirée par son effet de mode s'approprie cet instrument en le laissant inabordable par les classes populaires qui, jusqu'à ce jour, l'ont maintenue pour l'empêché de tomber dans l'oubli. Étant donné que cet instrument est passé parmi les grands instruments importants, des grands compositeurs ont écrit de nombreuses sonates pour vielles, violons et basses comme: Chedeville, Corette mais même Mozart et Vivaldi (Les 6 sonates '' Il Pastor Fido ''). Pour que ces compositions puissent être jouées, les accords sont codifiés et les premières méthodes apparaissent.




Ce succès grandissant fut très nettement ralenti par les grands progrès faits en lutherie pour le violon qui réduiront l'avancée de la vielle à roue. A la fin du XVIIIe la vielle à roue fut frappé du sort par la Révolution française, qui achèvera cette ascension du succès auprès de la cour par la destruction de nombreuses vielles considérées comme instruments bourgeois et nobles.

Le XIXe siècle verra la renaissance progressive des vielles à roue dans les campagnes. Beaucoup de luthiers ont fuit la capitale lors de la Terreur, il se réfugièrent donc en Berry et en Bourbonnais. Avec l'augmentation des luthiers dans la région, les paysans adoptèrent la vielle à roue et la transmettèrent à leurs enfants. A l'époque les jeunes de 8 ans commençaient déjà à jouer de la vielle, il prenaient la vielle de leur père et allaient jouer en gardant les troupeaux. On retrouve aussi cet instrument utilisé par les troubadours, les mendiants, et les groupes de musique traditionnelles de l'époque. Pour beaucoup de personnes, le XIXe siècle sera l'âge d'or de la vielle à roue en France et ce jusqu'au début du XXe siècle.

Un nouvel instrument apparaît à peu près au début du XXe siècle, c'est l'accordéon diatonique, avec ce nouveau son il apparaît mieux adapté pour les airs en vogue du moment. C'est pour cela que la vielle se retrouvera une nouvelle fois détrônée et tombera encore dans l'oubli.
. Après un demi siècle d'attente, la vielle à roue revient tranquillement à partir des années 1970. Beaucoup de jeunes s'intéressent à cet instrument déjà oublié depuis plusieurs dizaines d'années (environ 50 ans). Des musiciens comme le franco-suisse René Zosso, vont faire revivre l'instrument en lui apportant un regard nouveau, plus jeune, et plus dynamique, mais grâce aussi à la recherche musicale des anciens groupes folkloriques pour retrouver le son de l'époque. Des nouveaux styles de musique apparaissent dans ces années qui ont une approche nouvelle sur des sons impossibles à obtenir avec d'autres instruments. Vue le besoin de culture de cette époque, la notion d'idée culturelle favorise très nettement cet renaissance.



La vielle à roue subira encore un ralentissement dans sa réussite, c'est l'industrialisation qui lui sera fatale à moyen terme. La vielle n'était pas encore arrivée à son sommet, et quand l'industrie toucha les instruments de musiques la vielle n'était pas encore assez réputée pour l'industrialiser, tout simplement car il n'y avait pas beaucoup de personnes qui voulaient apprendre la vielle à roue. Mais elle a était maintenue par des luthiers et des musiciens qui en avaient besoin.


Aujourd'hui, la vielle à roue est restée présente dans de nombreux style de musique comme: Des groupes folkloriques, des groupes de musique anciennes et traditionnelles, mais elle trouve également sa place dans des formations contemporaines.

La lutherie de cet instrument est présente depuis de nombreux siècles (environ durant 8 siècles, du XIIe au XXe) mais sans jamais s'arrêter d'évoluer. Étant donné que l'instrument n'a pas subit de grands changements depuis le XVIIIe siècle, certains luthier veulent commencer à lui donner une nouvelle grande étape dans sa vie. Tout en gardant le côté traditionnel de l'instrument ils commencent à y intégrer de plus en plus des techniques nouvelles comme, l'électro-amplification (donc faire des vielles électro-acoustique), mais on commence à voir des vielles à roue électriques ce qui permet d'inventer facilement des formes contemporaines.
L'un des pionnier de notre génération dans la lutherie de vielle à roue, Jean-Luc Bleton, dit d'ailleurs :

"On peut faire un instrument électrique et passer ensuite par des amplis ou une sono, mettre toutes les boîtes possibles et imaginables, faire un clavier MIDI, attaquer un échantillonneur, un synthé, ce que l'on veut. Techniquement tout est possible, et cela fonctionne bien. L'instrument peut rentrer dans ce troisième millénaire sans problème ! "

Jean-Luc Bleton a revu tout le fonctionnement de la vielle à roue, que ce soit la forme de la caisse, le mécanisme du clavier, la forme et le fonctionnement de la tête, et même le chevalet.



3) Les instruments similaire.



L'instrument le plus proche de la vielle à roue est le nyckelharpa, d'origine Suédoise, et plus précisément de la région d'Uppland, au nord de Stockholm. S'est aussi un instrument à cordes frottées mais avec deux principal différences, le frottement des cordes ne se fait pas avec une roue mais avec un petit archet (+/- 20/30 cm), et il possède des cordes sympathiques (selon l'époque cela peut varier de 4 pour les ancien modèles à 12 pour les moderne). Le nyckelharpa existe surement depuis le XIIIe siècle, mais les avis se partages, on retrouve la trace dès le XIVe siècle et les premières représentations de l'instrument datent du XVIe siècle.



La première forme descendante du nyckelharpa recensée est la moraharpa, qui elle était sans cordes sympathiques et avec seulement deux cordes mélodiques. Puis au XVIIe siècle, le enkelharpa vois le jour et s'est à ce moment là que les cordes sympathiques apparaissent, il n'y en a que quatre au début. Ensuite vient le kontrabasharpa au XIXe siècle, son nom porte confusion car, ''kontrabas'' ne fait pas référence à la hauteur de jeu de l'instrument, mais à la disposition des bourdons qui viennent d'arriver sur l'instrument, les deux cordes mélodiques sont situées ''contre-la-basse''. On utilise encore Aujourd'hui ce type de d'instrument est encore beaucoup utilisé, principalement en Scandinavie. Enfin, le nyckelharpa moderne date des années 1940, s'est le résultat des travaux d'Eric Sahlström, grand musicien et luthier novateur. S'est lui même qui a ajouté deux cordes mélodiques, et mis 12 cordes sympathiques. Il a également revu le clavier (obligatoire lors que l'on veu ajouter deux cordes mélodiques supplémentaire), et la forme de l'instrument pour je site: ''lui donner une plénitude totale du son produit par les cordes sympathiques''. Le nyckelharpa se verra encore évoluer selon la demande des musiciens, et la créativité des luthiers.




Il faut savoir qu'en suédois, le mot ''nyckelharpa'' est du genre neutre, mais il est plutôt pensé au féminin pour un homme, et masculin pour une femme. Alors que dans l'usage francophone, les deux genres sont employés en fonction de la sensibilité de chacun. Le nom de cet instrument signifie ''vielle à clefs'', ''nyckel'' est un mot suédois signifiant ''clavier'', les clefs désignant les touches du clavier.