II. La fabrication de cet instrument.

II. La fabrication de cet instrument.


1) Les fournitures nécessaire.

Pour les instruments descendant de la vielle à roue comme l'organistrum, la symphonia, et la chiffonie, on utilisait toutes sortes de bois, tout en respectant la logique de la sonorité; du bois souple et léger pour la table et du bois plus résistant tout en restant léger pour les éclisses, le fond, le chevillet, et une grande partie du clavier et pour finir des bois plus durent et résistant pour les clefs et les placages de protection et d'esthétique lorsqu'il y en avait. Il y a eu tellement d'essai du choix du bois selon les pays, les régions, les luthiers, et les utilisations des instruments qu'il est pour ainsi dire quasiment impossible de définir ce qu'ils utilisés comme bois. Étant donné qu'ils n'ont pas tenu de notes sur leurs travaux, sans doute qu'à l'époque cela n'avait pas vraiment d'importance du moment que les instruments sonnaient et que leurs connaissances étaient transmises, ou bien tout simplement que les manuscrits ont été perdu.





 
En ce qui concerne la vielle à roue que l'on connait et que l'on fabrique aujourd'hui, les bois et les matériaux utilisés se rapprochent énormément de ceux de la lutherie du quatuor.
Le bois utilisé est principalement de l'épicéa pour la table, de l'érable pour la tête, le clavier, le chevalet, les éclisses et le fond lorsque celui-ci est plat et en une ou deux pièces; mais sur les vielles à fond de luth les côtes sont alternés souvent comme sur les luth ou le oued, érable / noyer, ou érable / palissandre, ou encore parfois poirier / noyer. Plusieurs essences de bois sont utilisées pour faire les cotes, la plupart du temps selon la demande des clients. Les luthier utilisent aussi de l'ébène pour les chevilles, les filets, les placages de protection et de décoration (qui sont souvent très nombreux dans la lutherie actuelle), parfois pour les sillets mais qui peuvent être aussi en ivoire comme l'ornementation qui cercle la table, alternée avec de l'ébène ou du palissandre tout comme les cotes des fonds galbés.
En ce qui concerne le mécanisme principal de la vielle à roue, qui n'est autre qu' une roue avec moins trois couches de plaquage d'érable (de +/- 3mm d'épaisseur) avec sa tranche plaquée en érable (de +/- 1mm d'épaisseur). Cette roue est entrainée par un axe en inox, passant par les barres de renfort de la table d'harmonie et le tasseau inférieur, qui est lui même entrainé par une manivelle . La manivelle, elle aussi en inox, a une poignée soit en érable, en palissandre, en noyer, ou bien parfois en céramique, mais ces poignées sont plus rares depuis environ une soixantaine d'années.



 
2) Les différents étapes de sa fabrication.

Pour plus de clarté dans l'explication nous allons suivre la fabrication d'une vielle à roue à ''corps de guitare''.

Comme pour chaque construction d'instrument on commence par étudier un plan comme celui ci:





 
La Construction

> 1ère étape:

Il va falloir faire un moule interne pour former les éclisses. Pour cela il faut fabriquer un gabarit de la forme de la table qui nous servira aussi à d'autres choses pour la suite. Après avoir fait le gabarit dans une plaque d'inox ou de placage de mélaminé, on trace le contour du gabarit sur un bloc de bois en okoumé (arbre résineux des régions tropicales) ou en épicéa, on utilise ces bois car le moule fait pas loin du même volume que l'intérieur de la caisse (c'est un moule plein).
Attention, lorsque l'on prépare le bloc de bois il faut prévoir la hauteur de voute de la table, mais aussi penser à enlever 30mm de hauteur de moule pour pouvoir placer les contres-éclisses côté fond (+/- 20mm de largeur)

Une fois le moule découpé et les côtés limés perpendiculairement au fond, il faut ensuite tailler la contre forme de la voute de la table si l'on veut une table arrondie, ce qui n'est pas le cas de toute les vielles. Mais attention la voute ne se fait que dans la largeur soit au niveau des quintes.

Quand la forme du moule est prête, il faut rainurer aux endroits ou viendront se placer les 3 barres de renfort, et forer 12 trous (de 10mm de diamètre) dans l'épaisseur du moule au niveaux des mouvements des éclisses pour les serrer correctement contre le moule.



 
> 2eme étape:

 
Préparer en épaisseur les 3 barres de renfort (en érable non ondé), puis les placer dans les rainures du moule afin de les ajuster parfaitement en longueur et par rapport à la voute, puis les retirer après avoir noté leur direction et les avoir numéroté pour qu'il n'y est pas de changement de sens lors de leur collage .
Puis faire le tasseau supérieur, en érable. Attention ce tasseau est un des points principaux de fixation de l'instrument, il faut qu'il soit parfaitement ajusté.
Ensuite faire de même pour le tasseau inférieur, mais en utilisant de l'épicéa et en l'ajustant par rapport au moule.

Attention de ne pas oublier de les faire 30mm plus long.




 
> 3eme étape:

Fabriquer les presses si besoin est. Autrement raboter les éclisses (en érable ondé) d'environ 2mm d'épaisseur, mais cette mesure varie beaucoup selon les luthiers, cela peut aller de 2,4 / 2,5 à 1,2 / 1,0 ; l'épaisseur qui revient le plus souvent est 2,0 / 1,8 mm.





Chauffer un fer de violoncelle et cintrer les éclisses avec. On utilise un fer de violoncelle car les formes de la vielle à ''corps de guitare'' se rapprochent beaucoup des violoncelles.

Appliquer les éclisses sur le moule en les serrant à l'aide des presses.

Une fois que les éclisses sont bien ajustées et que le joint du bas est bon, insérer les tasseaux pour vérifier qu'ils se placent bien, puis les coller contre les éclisses.


> 4eme étape:

A l'aide d'un couteau, découper l'excédent d'éclisse à fleur du tasseau supérieur. Ensuite, avec un rabot mettre les éclisses de largeur en les faisant dépasser du moule de 30mm sur la partie du fond. Pour le côté table, dégrossir les éclisses au couteau en suivant le contour de la voute et le finir à la lime ou au rabot. Finir par tracer à la pointe sèche, l'emplacement précis des barres de renfort.

Préparer les contres-éclisses à 2mm d'épaisseur, pour le choix du bois, plusieurs essences sont possibles. Il y a des luthiers qui utilisent de l'épicéa, d'autres du freine car la tension exercée sur le fond peut être trop forte pour l'épicéa. Ici nous utiliserons du freine. Cintrer les contres-éclisses avec le même fer puis les coller sur les éclisses à l'aide de pinces à linge.

Sur le fond seront collés 3 sommier exactement en dessous des 3 barres de renfort. Il faut reporter l'emplacement des renforts sur les contres-éclisses pour pouvoir par la suite placer les sommiers parfaitement en dessous.
 



> 5eme étape:

Préparer le fond en une ou deux pièces d'érable ou alors en plusieurs cotes mais cette méthode est assez rare dans les vielles à fond plat. Ici nous feront un fond en une pièce d'érable non ondé. Avec le gabarit que l'on a utilisé pour le moule, on va le tracer sur le fond après avoir tracé un axe sur le long, et tracer le contour des éclisses sur l'axe. Une fois les tracés finis, vérifier qu'ils soient bien parallèle.

Avant de chantourner le contour il faut mettre le fond d'épaisseur d'environ 3 à 6 mm selon les luthiers. Puis découper le fond en ajoutant 1mm au trais extérieur, puis le coller sur les éclisses sans oublier d'encoller avant les tasseaux.

Une fois la colle sèche, on peut retirer le moule sans problème.






 
> 6eme étape:

Quand le moule est dégagé, on ajuste et on colle les 3 sommiers aux emplacements que l'on avait tracé au préalable après avoir collé le fond. Les sommiers sont de même largeur soit 20mm, ils ont la même courbe que les barres de renfort et donc que la table d'harmonie. Ils doivent être ajustés avec le moule comme les barres de renfort, ils sont diminués d'épaisseur ensuite et taillés de longueur.





 
> 7eme étape:

Comme pour le fond, les contres-éclisses se forment avec le même fer, le bois utilisé peut être, soit de l'épicéa mais comme pour le fond cela risque de ne pas résister à la pression, alors des luthiers les réalisent en érable ou en freine (le freine reste plus rare du coté de la table d'harmonie).
Il y a une grande différence entre les contres-éclisses du fond et celles de la table, à l'arrière de l'instrument les contres-éclisses de la table s'élargissent en arrivant près du tasseau pour renforcer la partie mécanique de la manivelle qui effectue de fortes pressions lors de son utilisation.




 
Il faut ensuite découper les contres-éclisses au niveau du tracé qui a été fait auparavant pour enfiler les barres de renfort. Ensuite vérifier leurs alignements avec une latte rigide et souple à la fois, pour être sur que lorsque l'on appliquera la table d'harmonie elle repose aussi bien sur les tasseaux, les éclisses, et les barres de renfort. Avant de coller il faut les tailler d'épaisseur égales partout d'environ 10mm selon les luthier, sauf sur les deux dernières, il faut laisser un parallélogramme au centre de ces deux barres.


 
> 8eme étape:

Contrairement à la plupart des instruments qui possèdent une âme, cet instrument en possède trois. Elles ne servent pas seulement à la transmission du son mais aussi au renforcement contre l'affaissement de la table d'harmonie sous les grandes pressions et mouvements mécaniques que l'instrument subit. C'est pour cela qu'il faut les placer au centre des barres de renfort et des sommiers. Comme elles sont en épicéa, elles ont un diamètre fortement élevé se rapprochant des âmes de violoncelles. Cela dit, il est possible par la suite de réajuster les âmes une fois l'instrument totalement fini, mais c'est une tache vraiment très compliquée et il n'y à que les deux âmes du bas de la vielle que l'on peut réajuster en enlevant la roue, c'est pour cela que ce n'est pas chose facile.





 
> 9eme étapes:

La plupart des luthiers de vielle ne laissent pas le joint d'éclisses apparent et le remplace par un morceau conique d'ébène, de palissandre, de freine, ou encore du noyer selon la demande des clients.

La partie du tracé de l'axe de la roue doit être vraiment très précise, s'il y a ne serais-ce que 0,5mm de décalage entre les trois troues, la force mécanique exercée sur ce défaut pourrait faire tomber les deux âmes, décoller les barres de renfort, agrandir les trous où passent l'axe, et à la fin que l'axe ne soit plus droit et que la roue ne tourne plus comme il faut.

L'axe a un diamètre de 8 à 10mm pour la plupart du temps, les roulements à billes dans lesquels l'axe tourne son d'environ 20mm de diamètre.

Certains percent un petit trou avec une longue mèche ainsi on peut vérifier plus facilement que les trous sont bien alignés.







 
> 10eme étapes:

Une fois les trous de l'axe percés, ajustés, et vérifiés, il faut fabriquer et installer la roue. Pour son corps, on utilise pour la plupart du temps quatre plaques d'érable non ondé de 5mm d'épaisseur (ce qui fait une roue de 20mm). Chaque une des plaques sont contres-collées les unes avec les autres en croisant le fil du bois à chaque collage, ainsi la déformation de la roue sera quasiment nulle. Ensuite, il faut découper la roue selon un diamètre de 150mm, et coller une lamelle d'érable non ondé d'environ 5,5mm plaqué sur la tranche de la roue pour qu'au niveau du frottement de la roue exercé sur les cordes, il n'y est que du bois de fil (ainsi il n'y a pas de différence autour de la roue sur la puissance sonore). Mais aussi pour les restaurations d'usure, il ne suffit que de changer uniquement la lamelle et non toute la roue.

Quand la roue est faite, percer un trous en son centre pour la fixer à l'axe. La mettre une première fois dessus avant de l'installer sur la vielle définitivement. Ce n'est que quand l'instrument est bientôt terminé que l'on réduit l'épaisseur de la lamelle à 5mm.







 
> 11eme étapes:

L'étape suivante est la table d'harmonie, en règle général la table est en épicéa et on la fait en deux pièces avec un joint plat sur son axe.

Quand le joint est collé on si prend comme pour le fond, il faut raboter la table à 4mm d'épaisseur finie, en la laissant le plus plat possible et on trace le gabarit et les éclisses suivant l'axe qui n'est d'autre que le joint, puis on la chantourne avec 1mm de plus en contour que le tracé extérieur.

Pour cintrer la table d'harmonie il existe plusieurs techniques:

1) Dans la partie intérieur de la table et dans sa longueur, on creuse des petites rainures légèrement coniques. On en fait environ quatre symétriquement par rapport à l'axe et au moment du tablage on insère de la colle aussi dans les rainures, mais de par ce fait il faut se dépêcher pour coller. Grâce à ces rainures la table se cintre plus facilement. Les deux plus gros inconvénients avec cette technique est que la table n'est pas très bien cintrée parfois, aux endroits des rainures la table fait une légère arête, et fend aussi très souvent à ces endroits.

2) Avec une plaque d'acier, cintré de la forme de la voute, et chauffé soit au chalumeau, au four, sur plaque électrique, ou bien sur une gazinière, on cintre la table en l'appuillant progressivement sur la plaque d'acier après l'avoir bien humidifié de chaque côté, et surtout sans la casser, la bruler, ou même la roussir. Cette méthode demande un peu plus de préparation mais elle est vraiment très efficace.




> 12eme étape:

Quand la table est cintrée, il ne reste plus qu'à ouvrir les deux petite ouïes et le passage de la roue qui est de 160x22 mm.

Pour le collage, là aussi il existe plusieurs méthodes:

1) Tout simplement on utilise des presses à tabler de violoncelle, cette méthode marche très bien pour les vielles à table plate, mais pour celles-ci, les presses glissent en général. Alors on les serrent légèrement pour qu'elles ne tombent pas, et avant de bien les serrer on les rejoints d'après une symétrie centrale deux par deux avec de la ficelle, car comme ça elles ne peuvent plus s'en aller.

2) Pour la 2eme méthode, on place la vielle sur un support (une sorte de mini table basse) et on installe des cales en liège autour de la vielle pour ne pas qu'elle puisse tomber du support. Ce support qui est à peine plus grande que la vielle, est lui même posé sur l'établis. Quand ceci est prêt, on colle la table d'harmonie est on la serre sur les éclisses avec des longues bandes de cuir humidifiées. On prend une bande, on pose le centre de la bande sur la table d'harmonie, et on fait passer les deux extrémités de la bande sous le support, ensuite on remonte sur la table d'harmonie, puis en redescendant une nouvelle fois pour le nouer sous le support après avoir tendu la bande. On recommence ceci avec d'autres bandes, jusqu'à ce que la table d'harmonie soit recouverte à 3/4 de bande. On humidifie le cuir car en séchant il se rétracte, et ainsi il serre bien la table contre les éclisses. Il est possible d'utiliser autre chose que du cuir, de la cordelette non synthétique mais il faut protéger la table d'harmonie à chaque passage, ou aussi des chambres à air de vélo en les coupant dans la longueur (bien sur on ne les humidifie pas).



Attention: ne surtout pas oublier d'encoller les tasseaux et d'attendre que ce soit bien sec avant de coller la table d'harmonie.

Voici le résultat lorsque la caisse est finie, sans la roue et avec les bords de fond et de table à fleur.





 
> 13eme étapes:

Pour diminuer la distance des cordes vibrantes (uniquement celle du milieu appelées les chanterelles) et donc pour rendre le son plus aigu, on utilise pour la vielle à roue un clavier.
La caisse du clavier se pose sur la table d'harmonie et vient s'encastrer dans le bloc de clavier et s'appuie sur le bloc de chevillet, il est fixé ensuite par des vis dans le bloc de clavier. Les touches du clavier sont fixées sur des tiges rectangulaire qui traversent dans la largeur les côtés de la caisse du clavier, et passent dans les encoches prévues à cet effet. Puis les sauteraux, qui font office de petits sillets mobiles, sont placés deux par barres en vertical. Lorsque l'on actionne une touche les sauteraux viennent s'appuiller contre les cordes pour ainsi réduire la longueur des cordes vibrantes en donc produisent une note plus aiguë.

On commence par fabriquer les côtés de la caisse du clavier.




Certains utilisent une défonceuse avec l'outil vers le haut sur une table de machine, au dessus de la table est monté un axe qui passe
par le centre de l'outil, puis sur le bloc de
bois est fixé la forme des rainures souhaitées
qui viendra se glisser dans l'axe pour entrainer
le bloc de bois dans l'outil. Après que les rainures soit faites, le bloc est scié en vertical comme il est.




Pour le faire sans machine, on rabote deux plaques à environ 12mm d'épaisseur, 500mm de long, et 100mm de large, en d'érable ondé. Puis on découpe trois bandes dans leur longueur, une de 10mm, de 30mm, et la dernière doit rester au moins 50mm. Raboter une tranche pour les deux plus grand et raboter à 5mm la plus petite. Ensuite, découper les rainures dans les deux autres en les traçant avec l'aide d'un gabarit fait avec le plan (fixer les deux grandes parties ensemble et les deux moyennes pour être sur que les encoches correspondent parfaitement quand les touches les traverseront). Pour finir, assembler les trois parties entre elles en les collant, et les couper et les raboter à leur taille finie.





 
> 14eme étapes:

Le plus délicat de l'assemblage est l'alignement entre les trous des coulisses des deux côtés, c'est pour cela qu'il faut commencer par tailler les coulisses, faire les deux tasseaux celui du bas et du milieu, et la petite traverse pour la position des sillets. Assembler et coller le tout, ainsi pendant que la colle sèche faire le bloc de cheviller qui est fixé dans le tasseau et le bloc de clavier qui est lui fixé dans le bloc de chevillet. Enfiler le clavier sur son bloc et vérifier son ajustement car s'il n'est pas bon il est encore temps de les repositionner. Le clavier se fixe soit avec une vis de chaque tasseau mais cette technique n'est plus trop utilisée, ou alors on le colle directement sur la table. De toute façon, on colle le clavier qu'après le vernis. Il ne faut pas oublier de percer deux trous de chaque côte pour les sillet des bourdons






 
> 15eme étapes:

Le chevillet est fait dans un seul morceau de bois, pour la plupart du temps il est fait en érable mais pas forcément ondé, car les sculptures faites en bout du chevillet nécessitent parfois de l'érable sans ondes pour plus d'esthétisme, mais pour d'autres formes de sculpture il peut y avoir besoin d'onde. La vielle à roue qui est présenté ici n'a que ¾ d'un tour de volute ce qui est simple à réaliser, mais il existe des plans de vielle qui ont de bien plus beaux chevillets avec des têtes d'hommes ou de femmes.





 
En ce qui concerne son côté mécanique, le chevillet est creusé par dessous car à l'époque les luthiers l'avaient conçu comme ceci pour que les chevilles soient protégées des postillons et de toutes autres sortes d'agressions. Le chevillet est ensuite percé de six trous pour les chevilles, ici les trous sont faits pour des chevilles mécaniques en inox, mais il est courant de faire les trous coniques pour des chevilles
en ébène. Quand le vernis sera fait, le chevillet viendra se coller sur le bloc de chevillet et pas avant. (attention de ne pas oublier d'encoller le bloc).


 
> 16eme étapes:

Le cordier des vielles à roue, en érable pour la plupart du temps, est vraiment particulier. Il est un des seul à venir se coller et se visser sur la table d'harmonie avec la vis rentrant dans le tasseaux. Il est aussi l'un des seul à posséder une ou deux chevilles qui le traversent en son centre, la cheville sert à régler la tension exercée sur le chien qui est le chevalet de la corde bourdon de gauche appelé ''la trompette'', et donc la sensibilité du chien est plus ou moins grande selon le réglage de la cheville (le chien est un petit chevalet mobile que l'on verra plus tard). Ce cordier est encore un des seuls instruments à avoir un angle aussi grand et la tension exercée sur le chevalet est proportionnelle, c'est pour cela qu'il est fixé aussi solidement dans le tasseau car avec le mouvement de la roue en plus, le cordier ne tiendrait pas longtemps.





 
> 17eme étapes:

Pour tailler les sillets des quatre bourdons au bons emplacements il faut soit, en avoir fait et trouver leurs place à tâtonnement, ou bien trouver les angles et les distances par rapport à l'axe comme ceci, il est possible de se fabriquer un gabarit à pointer sur l'axe. Ainsi, il suffit de tracer leur emplacements et de les tailler ensuite. Ils sont fixé dans les côtés du clavier par deux petits tenons mortaises ronds chacun, mais il seront eux aussi collés après le vernis.






 
> 18eme étapes:

Les chevalets des vielles à roue sont nombreux et particuliers. Nombreux car pour une vielle comme ceci à six cordes il y a cinq chevalets. Il n'y a que deux cordes qui se partagent un chevalet, ce sont les principales soit ''les chanterelles'' qui se trouvent au centre, autrement chaque bourdons à sont chevalet.

 
Le chevalet principal qui est toujours en érable, peut fortement varié comme sur la photo ci-contre on peut voir les 10 différentes sortes de chevalets utilisés en général. Il y en a qui ressemblent beaucoup au chevalet de violoncelle. Il est vrai qu'ils ont gardé un style un peu baroque. Ce qui est très étonnant c'est qu'il y a beaucoup de chevalets utilisés encore aujourd'hui avec quasiment un seul pied, sur certains il n'y a pour ainsi dire pas de pond, et d'autres qui sont complètement plein.





 
Sur la photo ci-contre, on peut voir que le chevalet est percé et attaché au cordier à l'aide d'une petite tige légèrement souple, car avec l'angle des chanterelles entre le sillet et le cordier, la tension exercée et le mouvement de la roue, le chevalet ne tiendrait jamais.



Pour les bourdons ils y a deux sortes de chevalet, deux chevalets fixes pour les bourdons appelé ''le petit bourdon'' et ''la mouche'', un petit chevalet fixe pour ''le gros bourdon'', et un chevalet mobil pour le bourdon ''la trompette'' que l'on appel ''le chien'' encastré dans le chevalet de la mouche.







 
Une fois que les chevalets sont taillés, toujours dans de l'érable, il faut coller les chevalets fixes et insérer une petit plaque (souvent en plastique, en ivoire ou en os) pour le chevalet mobile. Puis il suffit d'enfiler le chien dans le chevalet, le chien ne peut pas tenir s'il n'y a pas de corde qui le maintient.

Bien sur, on ne colle les chevalets qu'une fois le vernis fini.







 
> 19eme étapes:

Lorsque toutes les pièces sont quasiment toutes finies il faut passer au vernis. La première chose à faire est de protéger avec de l'adhésif ou de la bande-cache les endroits sur la table où il y aura toutes les différentes pièces à coller.




 
Pour la vielle à roue chaque une des pièces est vernis avant l'assemblage final. Le vernis utilisé est le même que pour le quatuor, on protège uniquement la table d'harmonie avec une gélatine encore liquide, puis on applique le vernis transparent sur l'ensemble des pièces. Il est rare de trouver des vielles avec des vernis colorés, le bois est laissé en général avec sa couleur d'origine.

 


> 20eme étapes:

Avant de tout assembler et coller, il faut finir le clavier en faisant les sautereaux. Ce sont des petit sillets mobiles encastrés dans les coulisses des touches par une tiges se glissant dans un troue. On utilise cette méthode pour pouvoir les régler et les changer du à l'usure. Il y a une nouvelle méthode qui se répand en changeant la tige de bois par une vis, car elle subie beaucoup moins les outrages du temps.

Et il y a aussi les sillets fixes des chanterelles à installer puis à régler, car ils sont fixés à l'aide d'une vis. La différence avec un instrument classique c'est que l'on place un sillet par chanterelle.

Il y a autant de luthier qui vernis l'ensemble du clavier que se qui le protège juste avec un vernis très léger contre insecte nuisible au bois.






 
> 21eme étapes:

Pour finir, on assemble l'ensemble des pièces en les collants et les fixant avec des vis selon elles.